Marche contre la précarité, 2005

 

 

 

Du 29 avril au 1er mai
 De Roisel à Amiens

 

 

La « Marche de la Somme contre la précarité »

 

Les actions d’avant marche

La marche Roisel- Albert

La marche Corbie- Amiens- FSL

La manifestation du 1er mai

Le Bilan

 

Rédaction : Daniel Bonifacio, Photos : François Girodon

 

 

             Organisation de la « Marche de la Somme contre la précarité »

 

Janvier 2005 : suite à l’appel de plusieurs organisations nationales de Paris à une « Marche nationale contre la précarisation de nos vies », François Girodon de Solidaires 80 et Jean Félix Annick de AC prennent contact avec des organisations de la Somme pour créer un collectif des Marches de la Somme.

17 janvier : Premiers contacts lors de la permanence du DAL à Amiens, Solidaires, l’UDC qui préparait une marche cantonale, le DAL et les Sans Papiers proposent leur participation à cette action.

4 février : Lors de la réunion mensuelle de l’UDC à Roisel, Solidaires, le DAL, AC, l’UDC et Hubert Caron de la confédération Paysanne du Nord exposent les raisons de cette action commune. Un collectif est créé et les grandes lignes de la marche sont décidé. L’organisation sera assurée par : François Girodon pour Solidaires, Daniel Bonifacio pour l’UDC, Jean Félix Annick pour AC et Noël Cuisinier pour le DAL. La marche partira de Roisel le 29 avril à 8 h pour se terminer par le défilé du 1er mai à Amiens.

17 février : Après une réunion repas chez François Nous rencontrons Daniel Gons de Emmaüs 80 à Camon. Emmaüs accueillera la marche à Albert le 29 et assurera le repas des marcheurs le 30 à midi. Emmaüs 80 rejoint le collectif.

24 février et 15 mars : Ces deux réunions finalisent l’organisation de la Marche. Daniel Bonifacio organisera avec l’UDC la Marche de Roisel à Albert (prises de rendez-vous, affichage, pub et collecte de CV) François Girodon la partie de Corbie à Amiens et le défilé du 1er mai à Amiens. L’action se fera sous le nom de « MARCHE DE LA SOMME CONTRE LA PRECARITE » avec la participation de Solidaires 80, UDC, AC, DAL Amiens, Emmaüs 80 et les sans papier de la Somme avec le soutien du FSL d’Amiens.

30 mars : Conférence de presse à Amiens. Malgré la participation de toutes les organisations seule une journaliste du Courrier Picard était présente sur tous les médias invités ! .

11 avril : Réunion de finalisation de la Marche à Amiens.

18 avril : Présentation de la Marche sur France Bleu Picardie par Daniel Bonifacio.

18 au 23 avril : Plusieurs actions de tractage et collage d’affiches dans le département par toutes les organisations.

23 avril : Stand d’information sur le marché de Péronne par l’UDC.

 

Tous les maires des communes traversées ont été contactés. La sous préfecture de Péronne et la gendarmerie ont été prévenu de notre action et du trajet. Tous ont donné leur autorisation. Des rendez-vous ont été demandés dans plusieurs entreprises pour des dépôts de CV, seul « Tissage de Picardie » appartenant à Guillaume Sarkosy a répondu favorablement.

Plusieurs articles ont été publiés par le Courrier Picard ces deux derniers mois.

 

Actions d’avant Marche par le Collectif

 

5 février : Manifestation à Amiens pour la défense des services publics. L’UDC et des représentants de chaque organisations étaient présents.

 

1er mars : Action ville morte à Péronne pour soutenir les salariés de Flodor. L’UDC était représenté avec dix membres de l’association et un fourgon sono, François et un collègue représentaient Solidaires. Plus de 500 tracts ont été distribués.

 

19 mars : Manifestation à Bruxelles contre la « directive Bolkestein ». 13 membres de l’UDC sont partis avec un bus affrété par Solidaires. Toutes les organisations du collectif étaient présentes sur la manif.

 

17 avril : 4 membres de l’UDC, François Girodon et Marcel Dekervel ont participé à la journée des luttes paysannes à Morchies, lieu du départ de la Marche du Nord.

 

     

   Marche de la Somme contre la précarité

 

 

29 avril : Roisel- Albert

Après une journée de préparation du fourgon sono, le tirage de plus de 5000 tracts et des achats pour les repas du 1er jour. Les 21 marcheurs de l’UDC accompagnés du fourgon sono et 4 voitures prennent enfin le départ à 8 h devant le local UDC de Roisel après une première photo du courrier Picard.

* Un arrêt obligatoire à la mairie de Roisel, étant en contact permanent un petit bonjour à suffit. Avec  leurs encouragements en route et en musique vers le premier dépôt de CV à l’entreprise Miliken de Roisel. Distribution de tracts sur le chemin. Devant l’entreprise 3 ouvriers nous regardent étonnés. Le fourgon et les marcheurs restés à l’extérieur nous avançons à 2 vers les bureaux. Là, surprise ! la porte est fermée et personne pour nous accueillir. Ayant frappé un long moment en vain à la porte nous avons demandé à un ouvrier d’appeler un responsable. Long moment d’attente puis la porte s’ouvre, en sort une blouse blanche qui sans répondre à notre présentation nous annonce que l’usine est en récession et que nous pouvions garder nos CV. Bravo l’accueil et la solidarité.

* Nous continuons notre périple vers Saint Emilie et sa sucrerie ou nous attend une charmante journaliste de France Bleu Picardie. Après diverses interviews nous entrons à l’accueil ou suite à  notre présentation la secrétaire nous informe que la totalité des dirigeants sont en vacances. Elle consent tout de même à prendre nos CV et à faire suivre nos demandes.

* Prochaine étape Epehy en compagnie de notre journaliste. Le maire M. Martin étant retenu à son travail, deux de ses conseillers nous accueillent. Une discussion sympathique s’engage sur les problèmes rencontrés dans le canton pendant que les marcheurs distribuent des tracts suivit par la journaliste qui n’en perd pas un mot.

* Un peu plus tard Heudicourt, c’est M. le maire qui nous reçoit, pour les marcheurs c’est le même scénario. Dans le fourgon le téléphone se déchaîne, Marcel Dekervel, Jean Claude Masse et un sans papiers nous attendent à Péronne. France 3 nous cherche et la gendarmerie nous à perdu.

* Nous rejoignons au plus vite Péronne en caravane, sans oublier de distribuer des tracts aux passants attirés par la musique du fourgon sono. France 3 filme notre arrivé devant le super marché Atac ou nous distribuons des tracts et discutons avec les clients. Guidé par la gendarmerie nous rejoignons Intermarché ou attendent nos trois nouveaux  marcheurs.

Distribution de tracts, discutions et pause déjeuner pour les marcheurs.

* Pendant cette pause un 3ème dépôts de CV à l’entreprise EXIDE est effectué par une délégation de 5 personnes accompagnée par France 3. N’ayant pas été prévenus personne ne nous attend. Bien que surpris par notre arrivé l’accueil est sympa mais le responsable refuse que la remise des CV soit filmée. L’entreprise étant américaine il doit demander l’accord de la direction aux Etats unis ! La remise de CV se fait donc à l’extérieur tout comme les interviews, mais le responsable nous promet d’honorer sa promesse de répondre à tous les CV et aux candidatures spontanées.

 * Plus le temps pour un casse croûte car la Sous-préfète nous attend. En fanfare nous déployons devant la Sous-préfecture nos banderoles « Guerre au chômage » et « Vivre oui, survivre non ». Rejoint par François de Solidaires et Jean Félix d’AC une délégation de 9 personnes est reçue par Mme Dulamon sous-préfète de Péronne. Pendant plus d’une heure s’ensuit une discussion courtoise qui aborde tous les thèmes de la marche. Toutes les organisations ont pu exposer leurs doléances et avoir des explications. Malheureusement, et malgré l’intérêt incontestable de Mme la sous-préfète, peu de solutions satisfaisantes sont envisageables dans l’immédiat.

* C’est ensuite M. Vaucelle maire adjoint de Péronne qui à reçu la délégation à la mairie  pendant que les marcheurs continuaient la distribution de tracts sur la grande place et dans les magasins, sans musique interdite par la police municipale. Nous avons rappelé notre refus de l’assistanat systématique en guise de solution contre la précarité, mais la aussi, même son de cloches, les alternatives sont absentes. M. Vaucelle nous a certifié que les élus font leur possible pour régler les problèmes en avouant tout de même qu’ils ne peuvent pas faire grand chose contre le chômage et les délocalisations (par ex. Flodor). Comme d’habitude tous font de leur mieux mais ne peuvent rien contre les problèmes scolaires, l’insécurité, l’emploi, la précarité etc. Au moins on nous a écouté avec attention, ce qui n’est pas une habitude.     

* La caravane des marcheurs quitte Péronne pour rejoindre Albert. Bien qu’en retard nous continuons la distribution de tracts dans les villages traversés, notamment à Bray sur Somme ou quelques discussions nous retardent un peu plus. Grand tintamarre et l’internationale devant l’usine Airbus Industrie de Méaulte qui a officiellement refusé de nous recevoir et même pas daigné prendre nos CV. Pas très coopératifs les patrons aujourd’hui !

* Daniel Gons de Emmaüs 80 nous rejoint avec 2 compagnons devant la mairie de Albert. Distribution de tracts dans les rues et les magasins et discutions autour de la sono pendant qu’une délégation de 10 personnes représentant le collectif des marches au complet était reçue par M. Demilly député maire de Albert. Un entretien beaucoup plus tendu que les précédents ou en bon politicien M. Demilly essayé sans cesse de retourner les échanges à son avantage. Mais la aussi rien de concret, à nos problèmes des causes politiciennes (le gouvernement, la gauche, la crise, les chinois etc.). A nos questions des réponses politiciennes : vous savez……. Blablabla. La critique de François concernant le refus de l’hébergement des marcheurs à Albert balayé d’un revers de main il semblait vraiment avoir envie que nous partions au plus vite. Cette discussion n’ayant pas même le sens d’être compris nous lui avons rendu ce s

* Avant la soirée festive nous avons marché dans la ville pour rejoindre le local Emmaüs Albert ou nous attendaient un barbecue offert par l’UDC et Régis Zannier un guitariste de talent pour animer la soirée. Accompagné par le fourgon sono et la gendarmerie omniprésente sur tout le parcours, nous avons tout en marchant distribué des tracts aux habitants discutant avec la plupart, très intéressés par notre action. Jean Félix a démontré toute sa verve au micro, scandant des slogans et lisant des articles des appels des différentes organisations du collectif. Devant le local Emmaüs la soirée à pu commencer. Autour du barbecue des discussions intéressantes se sont développées sur nos diverses expériences, rythmées par la guitare de Régis. Une soirée réussie malgré la fatigue et le peu d’albertins présents.

* Rendez vous pris pour le lendemain à Corbie nous sommes rentrés vers 11 h pour un repos bien mérité.          


 

30 avril : Corbie- Amiens- FSL

 

* C’est 23 membres de l’UDC qui rejoignent vers 9 h la place du marché de Corbie ou nous attendent François, Jean Félix, Isabelle Demaison conseillère générale, 2 habitants de Moreuil et quelques corbéens. Nous avons traversé Corbie en musique et avec les prises de paroles de Jean Félix, les marcheurs  distribuant des tracts aux habitants.

 * Direction Villers Bretonneux à l’usine « Tissage de Picardie » dont le patron n’est autre que Guillaume Sarkosy n° 2 du MEDEF. Bien sur lui n’était pas la, la presse non plus. Son représentant voulait nous recevoir sur le parking, mais devant notre insistance il a toutefois consenti a laissé entrer une petite délégation pour un entretien. Un entretien ou le rapport patron- ouvrier a été constamment perceptible. Après avoir appris que Guillaume Sarkosy était un ange au service de ses ouvriers, nous avons pu remettre nos CV et obtenir la promesse que tous aurons une réponse ou qu’ils seront transmis dans d’autres entreprises. La discussion a surtout porté sur la difficulté de trouver un emploi, comme cet exemple d’un marcheur de Moreuil qui handicapé a beaucoup de mal a se faire accepter malgré les quotas de personnes handicapées qui doivent être respectés dans les entreprises. Tout cela étant bien sur du à la misère des patrons qui ne savent plus comment joindre les deux bouts.

 * Un peu déçus nous avons pris la route de Camon ou nous attendaient Daniel Gons et ses compagnons pour un repas offert par Emmaüs. Et oui, la solidarité existe encore. Après un accueil chaleureux et un repas délicieux nous étions, à nouveau plein de courage, prêt à reprendre la route.    

  * Direction Amiens Place Gambetta ou pris en charge par la gendarmerie la caravane conduite par le fourgon sono à rejoint des marcheurs du DAL et des sans papiers. Les commerçants n’étaient pas très enchantés de nos prises de paroles cela ne nous a pas empêché de continuer la distribution de tracts et les échanges. Nous avons ensuite, guidés par la gendarmerie, convergé en défilé avec banderoles le fourgon et la caravane de voiture vers le FSL sur la place du colvert. Une arrivé en musique et discours remarqués par les visiteurs du village associatif ou la plupart des organisations du collectif tenaient un stand. Dans le cadre d’un forum des organisations Jean Félix a pu parler du déroulement de la Marche avant que Daniel ne fasse un discours humaniste sur la solidarité. Invités par les organisateurs du FSL, nous avons eut droit à un repas végétarien concocté par la confédération paysanne. Après le concert nous sommes enfin rentrer nous reposer. Certains sur Roisel, les autres et le fourgon dans le gymnase du stade Léon Pille prêté gracieusement par le CER SNCF.


 

  1er mai : La manif à Amiens

 

Nous retrouvons vers 9 h les marcheurs restés à Amiens qui ont passé une nuit quelque peu perturbée par des rôdeurs mal intentionnés. Direction maison de la culture lieu de départ du défilé ou nous a rejoint François et les membres de Solidaires avec qui nous défilons dans le cortège. Les syndicats « acceptent » qu’une personne de l’UDC et de Solidaires fassent partie des porteurs de la banderole de tête.  Nous marchons avec Solidaires et notre fourgon sono garni de dizaines d’autocollants divers et notre banderole « Guerre au chômage ».

La Manif terminée nous avons rejoint la Briqueterie ou autour d’un verre une discussion c’est engagé sur notre action et sur celles à venir avant de nous séparer, un peu ému mais satisfait, pour rentrer dans nos foyers.

      

     Bilan provisoire :

 

  • La Marche a été une réussite pour notre association et pour le collectif.
  • 25 membres de l’UDC ont participé à la Marche, et au moins 2 membres étaient présents dans chaque délégations sur la Marche et aux  réunions préparatoires.
  • L’action a été bien couverte par les médias, France Bleu, Courrier Picard et France 3
  • L’organisation de la Marche orchestrée par François Girodon et Daniel Bonifacio à très bien fonctionnée.
  • De nouveaux liens amicaux se sont créé lors de ce périple ou le respect mutuel était de mise et la solidarité réel entre les membres du collectif.
  • L’accueil de la Marche par les élus et la sous-préfète a été très bon, sauf un, même si peu de solutions sont envisageables. Nous avons été écouté et compris.
  • Même si des CV ont été déposés et notre demande de réponses transmise l’accueil des entreprises était beaucoup plus mitigé. Cela confirme les difficultés dans les recherches d’emploi et le malaise du monde du travail. Cependant EXIDE nous a contacté et la Sucrerie de Saint Emilie a répondu à tous les CV.
  • L’accueil et l’intérêt des habitants des villes traversée étaient très bon. Un soutien sans faille mis à part quelques commerçants pour le bruit.
  • L’important est : que nous avons montré que nous sommes encore debout et que nous voulons vivre dignement en travaillant !
  • Nous allons tous rester en contact pour des actions communes car la lutte continue.   

     

  Objet : Marche de la Somme contre la précarité

 

 

Monsieur le maire,

 

Notre participation à la « Marche contre la précarité » se situe dans la continuité de nos actions envers les défavorisés et les victimes du chômage. Créer par des sans emploi pour aider et défendre d’autres exclus de la société, notre association n’a d’autre ambition que celle de défendre la dignité de tous les citoyens victimes de l’intolérance et des exclusions

Depuis des années nous sommes témoin, par notre activité, d’une aggravation permanente de la précarité. La situation de l’emploi, le coût de la vie et l’insécurité ambiante ne facilite pas la vie des personnes en difficulté, qu’ils soient sans emploi, travailleur précaire ou à faible revenu. Il existe certes de nombreuses aides apportées par diverses organisations mais une vie ne peut pas être basée sur un assistanat perpétuel. Beaucoup de stages et autres formes de réinsertion débouchent que très rarement sur un réel emploi. Les contrôles perpétuels avilissent la dignité de ceux qui vivent déjà dans le doute et la mise sous tutelle réduit leur liberté à néant.   La liberté ne s’acquière cependant que par le faite de subvenir soi-même à ses besoins et cela n’est possible que par  un revenu décent mérité par son travail et son talent.

L’inégalité devant la justice est flagrante, on est souvent plus durement puni pour n’avoir pas pu payer ses factures que pour avoir agressé une vieille dame. La répression varie selon la situation sociale et les droits des victimes sont souvent moins pris en compte que ceux des coupables présumés.

Ceux qui profitent de la misère sont nombreux dans tous les domaines. Que se soit pour faire des profits, gagner des électeurs ou se donner une bonne conscience. La cohésion sociale s’en trouve gravement affectée et sans espoir d’avenir beaucoup d’homme et de femme abandonnent leur vie de citoyen pour se complaire par désespoir dans une vie d’assisté.

Je ne voudrai pas répéter les revendications habituelles et souvent irréalisables de ceux qui luttent contre la pauvreté et les injustices, car je sais que cela ne servirait à rien. Je ne veux pas, non plus, excuser quoi que se soit. Je veux simplement dire que ce système culpabilise ceux qui restent sur le bord de la route, qu’il ne favorise que les profiteurs. Si nous marchons aujourd’hui ce n’est pas pour demander des aides supplémentaires ni pour revendiquer des droits que vous ne pourrez assumer. Nous marchons pour montrer à tous que nous sommes encore debout et surtout que nous voulons VIVRE et en payer le prix.            

 

 

                                               Veuillez agréer, Monsieur le maire, mes salutations distinguées.

 

 

                               Daniel Bonifacio, président de l’UDC, membre du « collectif des Marches de la Somme »      

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