Alimentation insertion

Banque Alimentaire de la Somme

 

 

 

Compte rendu du Séminaire de formation de formateur

 

Programme alimentation- insertion

  

Séminaire organisé par la fédération française des Banques alimentaires en collaboration avec le ministère de la cohésion sociale, l’INPES, l’INSERM et l’INRA les 23 et 24 mars 2005 à Gentilly (Val de Marne). 

 

 

 Daniel Bonifacio, secrétaire départemental de la Banque Alimentaire de la Somme.

 

 

 

Buts du séminaire 

 

Mandaté par la Banque Alimentaire de la Somme j’ai suivi ce séminaire de formation de formateurs pour former dans les centres de distributions des bénévoles qui s’occupent de l’accueil des personnes défavorisées.

Les buts principaux étant un accueil personnifié modulé selon la situation et la personnalité du demandeur pour essayer de comprendre ses besoins et ses attentes. L’utilisation des distributions alimentaires comme outil d’insertion et de création de liens sociaux. Puis  de diriger les personnes en situation de précarité vers une alimentation saine et équilibrée en s’aidant des produits fournis par la Banque Alimentaire.

Buts qui peuvent sembler simples à première vue mais qui sont beaucoup plus complexes dans leur application sur le terrain. Chaque personne et chaque situation étant différente.

 

 

Le programme 

 

Les 5 grandes préconisations pour une alimentation saine et équilibrée :

Donner envie de se mettre à table

Donner envie de manger équilibré pour préserver sa santé

Donner envie de boire de l’eau

Donner des clefs pour concilier alimentation équilibrée et petit budget

Donner des clefs pour être attentif à l’hygiène

 

Reporter ces préconisations sur les lieux d’accueil :

Avoir une approche fondée sur l’écoute des personnes.

Aménager un espace d’accueil convivial qui favorise les échanges, avec un point d’eau et des gobelets libres d’accès.

Proposer des solutions, recettes de cuisine, affiches d’informations, adresses utiles.

Respecter et valoriser les produits donnés.

 

 

 

Déroulement du programme 

 

Le séminaire était conduit par un animateur professionnel assisté par une diététicienne. Nous étions 12 représentants de diverses Banques Alimentaires départementales, bénévoles dans des centres de distributions d’origines différentes, Croix rouge, CCAS, associations indépendantes ou autres organismes sociaux.

Basé sur l’écoute et la participation active nous avons dans un premier temps pu faire connaissance et échanger nos systèmes de fonctionnement et nos expériences. Guidé par le formateur nous avons ensuite développé de manière participative les différentes préconisations avec l’aide de fiches techniques réalisées sous l’égide du secrétariat d’état à la lutte contre la précarité et l’exclusion.

Mis constamment à contribution sous la conduite de l’animateur nous avons argumenté chaque point du programme pour construire en groupe une synthèse commune qui inclus toutes les situations possibles. Aucune solution n’étant la seule vérité ni entièrement fausse.

Nous avons ensuite travaillé sur les objections, qui pourraient survenir de la part des bénéficiaires suite à leur situation, et à la manière de les traiter. Chacun usant de sa propre expérience, enrichissante pour le groupe. Le séminaire c’est terminé par un jeu de rôles qui a démontré l’importance d’un accueil adapté à chaque circonstance et la difficulté de cerner les attentes et les besoins des personnes en situation de précarité sans en devenir soi-même la victime.

 

 

Synthèse du séminaire 

 

Ces deux jours m’ont permis d’affirmer l’importance de l’accueil des personnes en difficulté. Certains points étant primordiaux pour réussir une aide vraiment efficace.

 

Il est vivement conseiller d’aménager un lieu d’accueil convivial avec point d’eau et si possible café, ou les personnes peuvent s’informer et discuter en toute sérénité.

L’affichage d’informations claires et nettes sur ce point d’accueil est une aide importante pour faciliter la prise de contact et le suivit de l’aide.

Le premier contact doit être basé sur l’écoute, il est très important de faire parler les personnes, sans les juger, pour mieux cerner leurs besoins et comprendre leur situation.

Le suivit de l’aide doit être équitable dans les deux sens, le bénéficiaire doit être respecté dans tous les cas sans que le bénévoles ne deviennent à son tour une victime de la personne aidée.

Il faut créer une relation de confiance entre l’accueillant et l’accueilli qui permettra de trouver ensemble des solutions adaptées en évitant l’assistanat systématique.

Par souci d’équité les règlements en vigueur dans chaque centre de distribution doivent être respectés par tous pour que personne ne puisse se sentir lésé.

 

Les cinq préconisations précitées ont pour objectifs de favoriser l’accès à une alimentation saine et équilibrée aux personnes en situation de précarité et d’utiliser les distributions alimentaires comme un outil d’insertion et de création de liens sociaux. Elles associent santé, plaisir, convivialité, échanges et hygiène. Cela n’étant possible que si une relation de confiance existe.

 

Donner envie de se mettre à table : Les repas sont aussi des moments de pause, de plaisir des sens et de convivialité qui génèrent des activités qui structurent la vie (faire des courses, cuisiner, mettre la table…). A travers l’aide alimentaire la notion de repas et toutes les dimensions quelle véhicule, doivent être valorisées à chaque distribution.

Donner envie de manger équilibré pour préservé sa santé : Les produits de base et autres denrées donnés par la Banque Alimentaire permettent de faire des économies qui peuvent servir à acheter de la viande, des légumes et des fruits pour constituer des repas équilibrés et variés. Aucun aliment n’est vraiment  néfaste pour la santé même si il est préférable de réduire l’apport en matières grasses, les assaisonnements et les boissons et aliments sucrés. Sans se priver totalement des petits plaisirs, bon pour le moral. Il faut faire au moins trois repas par jour en variant autant que possible les menus. Inclure chaque jour dans le repas des produits laitier, de la viande ou du poisson, des légumes et des fruits. Les distributions alimentaires peuvent aussi donner lieu à des échanges de recettes et d’idées de menus. De la documentation devrait être mise à la disposition des bénéficiaires pour que chaque repas soit aussi un moment de plaisir. Des ateliers de cuisines avec repas en commun peuvent, si possible, être organisés pour expérimenter et apprendre. 

Donner envie de boire de l’eau : L’eau est un élément indispensable à l’organisme. C’est la boisson la moins chère et elle n’apporte aucune calorie supplémentaire. Pour compléter l’apport d’eau des aliments il faut en boire 1,5 litre par jour. Les boissons sucrées ou alcoolisées qui sont plutôt des boissons plaisirs ne sont à consommer que de temps en temps en quantité modérée. L’eau peut être bue à volonté sans risque pour la santé et elle apporte selon son origine de nombreux éléments minéraux. Il est conseiller d’installer à l’accueil un point d’eau à accès libre avec des gobelets jetables.

Donner des clefs pour concilier alimentation équilibrée et petit budget : Il est difficile de concilier l’équilibre alimentaire et les nombreuses contraintes quotidiennes, financières, matérielles, psychologiques et parfois de santé associées à la précarité. Si les produits alimentaires donnés lors des distributions constituent une base pour manger équilibré les aliments manquants pour élaborer des menus sains et variés doivent être acheté. Il est important, pour faire des économies, de prendre en compte les produits existant avant de faire ses courses. Les conserves et congelés offrent généralement  un rapport qualité /prix plus avantageux. Certains lieux de vente proposent des produits alimentaires à moindre coût mais il faut cependant se méfier des messages publicitaires et des promos mensongères. Les distributions doivent aussi servir à échanger des adresses et des informations.

Etre attentif à l’hygiène : Un centre de distribution alimentaire doit toujours être un exemple en ce qui concerne l’hygiène et la sécurité alimentaire. Il faut régulièrement contrôler la propreté des lieux de distributions et surtout celle des congélateurs et réfrigérateurs. Veiller aussi à l’hygiène des mains  et des plans de distribution. Il faut rester très vigilant à l’égard des dates de consommation : « à consommer jusqu’au » (DLC, date limite de consommation), après la date DANGER, ne pas consommer. « à consommer de préférence avant le » (DLUO, date limite d’utilisation optimale), après la date aucun danger, le produit peut être consommé (emballage vérifié, stockage correct). Il est impératif de respecter la chaîne du froid pour les produits frais et les congelés. Les congelés doivent être transporté dans des bacs appropriés et les produits frais doivent être maintenus à une température fraîche par exemple avec des couvertures de survie. Il est fortement conseillé de ne pas donner de produits congelés aux personnes qui ne disposent pas de sacs isothermes. Une information sur ces précautions doit être affichée dans tous les lieux de distributions.

 

 

Le jeu de rôles qui a clôturé ce séminaire a démontré la difficulté d’accueillir les personnes en difficulté. Chaque cas et chaque personnalité étant différente. L’écoute est un élément impératif pour trouver des aides adaptées à chacun. Aucune solution ne doit être imposée mais seulement proposée. Le demandeur doit resté maître de son choix dans le cadre et le respect des règlements et possibilités des centres de distributions. L’insertion vers une alimentation saine et équilibrée ne doit se faire que par l’exemple et le conseil. L’aide apportée n’en sera que plus bénéfique.

 

 

Des affiches et documents d’information sont à la disponibilité des centres de distributions à la Banque Alimentaire de la Somme à Amiens.

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