Lettre à Nicolas Sarkosy

Monsieur le président

Je suis depuis 12 ans président-fondateur d'une association humanitaire et de soutien aux sans emploi "Union pour la dignité des citoyens" de Roisel, vice-président de la Banque alimentaire de la Somme et conseiller municipal.

Les personnes que je côtoie et que j'aide ne font pas de politique, ne brulent pas de voiture et ne sont ni des voyous ni des profiteurs. Ce sont simplement des citoyens qui cherchent à vivre par leur travail, qui respectent les lois et leur prochain. Certains ont même certainement cru en vous.

Ce que je vois moi depuis 12 ans, alors que la crise n'était pas encore une excuse, c'est le découragement, la peur du lendemain, des personnes qui s'enferment toujours plus dans un assistanat désobligeant. Des personnes qui voudraient servir la société et vivre leur vie mais que votre système oblige a rester sur le bord du chemin sans aucun espoir d'avenir. L'assistanat systématique n'a jamais été la solution, il ne sert qu'a asservir une partie du peuple qui le cas échéant sera plus facilement malléable et utilisable comme "esclave" ou chair à canon.

Je ne crois pas que vous puissiez avoir la lueur d'une idée de ce que ces gens ressentent et vivent chaque jour. Votre devoir devrait être de promouvoir l'égalité des chances de toutes et tous. Pas de décider dans quelle classe l'un ou l'autre appartient. La sélection se fait naturellement par la volonté et l'ambition de chacun. Et cela ne passe bien sur que par des emplois et des rémunérations justes et équitables.

Je ne suis pas un révolutionnaire et je n'aspire qu'a vivre heureux mais je peux vous assurer que la colère monte et que le désespoir devient insupportable. Être forcé de ne plus croire en soi n'apporte que l'abandon de toute citoyenneté, quelques fois le suicide et surement un jour proche l'anarchie la plus totale et des actes d'une atrocité inhumaine.

Votre politique sociale vous déshonore et peut être assimilée à la "non assistance à personnes en danger". Je ne conteste pas votre légitimité mais je vous recommande simplement d'ouvrir vos yeux et surtout votre cœur face à ce peuple qui souffre de ne plus exister.

Veuillez, monsieur le président, excuser mon irrespect car je ne respecte que ceux qui me respecte, ce qui n'est pas mon sentiment.

Daniel Bonifacio     UDCAH Roisel  

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